Octobre 2016, Fête de notre Automne Mexicain.

Fin septembre, nous arrivions sur la côte Pacifique du Mexique, au Chiapas, tout juste avant la lune noire  du 1er octobre avec laquelle nous n’avions pas spécialement pris rendez-vous… Mais coup de bol, nous étions au bon endroit au bon moment ! Annonciatrice d’une arrivée massive de tortues marines venues pondre sur la plage de leur naissance, c’était pour nous quelque chose que nous n’allions pas manquer ! Bon, l’arrivée n’est pas massive au point que les tortues se retrouvent dans des embouteillages en débarquant sur la plage, mais cela n’empêche pas que ça donne un sacré boulot à toutes ces personnes qui, depuis 1990, travaillent à assurer leur protection dans cet état du Mexique ! Et nous avons décidé de passer quelques temps au campement de tortues de Puerto Arista pour leur donner un coup de main pour récolter les œufs de tortues la nuit sur la plage et libérer les petites tortues à la mer !

Libération des petites tortues en pleine frénésie natatoire

Vous voulez en savoir plus ? Allez découvrir notre article 
"A la rencontre des tortues marines du Chiapas" !

Un peu décalés par ces nuits à sillonner le territoire des tortues, nous essayons ensuite de nous reposer la journée sous le soleil cuisant du Chiapas. Même en octobre, nous continuons à avoir l’impression de suer des litres et des litres d’eau alors que nos corps réclament un peu de fraîcheur qu’est sensée nous apporter l’automne. Nous voyons des photos des uns et des autres, en France, au Canada ou aux États-Unis, qui commencent à sortir leurs doudounes d’automne. Sous ces latitudes tropicales, nous ressentons un peu le manque des 4 saisons, comme un besoin physiologique que notre corps réclame pour pouvoir mieux se reposer. C’est sans parler de ces foutus « jejenes » qu’aucune maille de moustiquaire n’arrête… Les lâches, ils nous attaquent sans bruit et nous offre un souvenir puissamment urticant qui perdure pendant plus d’une semaine. Avec la fatigue et l’irritation, il est temps que nous prenions le large vers des horizons plus frais.

Un petit tour sur la plage et c'est reparti !

Certains rêveraient pour sûr de se retrouver même quelques minutes sur ces plages que nous fréquentons, mais derrière le décor, il y a aussi la réalité de les vivre au quotidien. Et croyez-nous, ce ne sont pas des vacances ! Peut-être que notre sentiment amer vient surtout du fait qu’en ce mois d’octobre, des pannes se déclarent les unes après les autres dans notre petit chez nous. Le panneau solaire que nous utilisions en permanence sous le soleil mexicain a cassé et ne peut plus fonctionner, notre batterie auxiliaire montre plus que des signes de faiblesse alors qu’elle était sensée durer 10 ans. Sans parler de notre chauffage auxiliaire Eberspächer dont le diagnostic n’est pas très bon alors que nous avons changé juste avant l’hiver le système défaillant. Et pour finir, nos deux batteries moteur, changées au Canada il y a tout juste 2 ans, semblent rendre l’âme elles-aussi.

Nous pensions être équipés pour partir des années sur les routes sans avoir de problème. Nous ne pouvons plus aujourd’hui nous permettre de changer tout ce matériel, sachant que nous faisons des économies sur nos économies en vue de nos projets futurs… C’est qu’au bout de la route, il va falloir la gagner la résidence permanente canadienne ! Nous essayerons de faire les réparations que nous pouvons faire et si elles ne sont pas faisables, nous ferons sans. Nous pouvons qualifier certaines pannes comme étant des pannes de « confort ». Ce « confort » va nous manquer mais nous nous adapterons ! Ça va avec le fait de faire une lessive dans la rivière par exemple ! Nous n’avions pas de machine à laver mais comme il n’existe pas de petites économies, un tour de moins à la laverie, c’est toujours ça de gagné pour la suite ! Et puis, ça nous rappelle la Norvège et nos journées lessive. Nous n’étions pas encore devenus des adeptes des laveries automatiques à ce moment là ! Et vous savez le meilleur dans tout ça !? C’est qu’en même temps que la lessive, nous prenons notre bain dans l’eau fraiche ! Et ça, c’est vraiment bon ! 

Notre havre de paix en grimpant sur les hauteurs de Veracruz

Après avoir quitté la côte Pacifique au Chiapas, nous avons pris la direction de l’état de Veracruz, sur la côte Atlantique. Pour la première fois depuis que nous avons quitté Montréal, nous nous retrouvons du côté Est du continent américain. La côte est magnifique, sauvage et la jungle profondément verte. Après quelques jours à camper sur la plage, il est temps que nous prenions de l’altitude. Nous avons notre dose de plage et de chaleurs humides ! Évitant complètement Veracruz, ses immeubles et ses plages sur fréquentées, nous nous retrouvons vite en altitude, dans l’arrière pays où nous trouvons enfin l’automne ! Et nous nous établissons quelques jours sur les flancs de l’ancien volcan Cofre de Perote qui culmine à 4282 mètres. 

Le Cofre de Perote, traduit littéralement le "Coffre de Perote", se dégage des nuages...

Nous nous doutions bien qu'une fois les nuages dissipés, la vue serait magnifique !

Nous trouvons enfin du repos et de la douceur pour nos corps et nos esprits après un petit temps d’acclimatation. Même la nature nous souhaite la bienvenue avec une poussée de bolets qui finissent forcément dans notre poêle, en omelette ! Le temps semble s’être arrêté dans les villages suspendus aux pentes du volcan, ils ne courent pas après les choses, ils vivent au rythme de leurs besoins quotidiens. La fraîcheur de ce mois d’octobre favorise la récolte de bois à travers la montagne et de lourdes bûches viennent charger le dos solides des petites mules mexicaines que nous croisons sur les pistes. 

Sur le chemin du Cofre de Perote, il est là l'Orizaba, le plus haut volcan du Mexique (5670m) !

Ce retour sur le haut plateau mexicain est un immense plaisir. Rien que la vue sur les plus hauts volcans du Mexique est déjà époustouflante. Alors les volcans en toile de fond de la cité précolombienne isolée de Cantona qui fut l’une des plus grandes cités du Mexique dans les années 600 à 900 après JC, c’est tout simplement grandiose ! Il y a pour sûr des sites immanquables dans la longue liste des sites touristiques mexicains comme la fameuse cité de Teotihuacán. Depuis le Canada, nous avons appris à gérer la frustration de ne pas pouvoir aller partout, de ne pas pouvoir tout découvrir. Il nous faudrait 10 vies de toute façon pour cela ! Et encore ! Alors nous n’irons pas à Teotihuacán et nous avons fait le choix d’aller là où peu de gens vont se perdre. Et notre surprise fut immense et mémorable ! 

Voyage dans le temps dans la magnifique cité de Cantona

C’est une cité magnifique. Yuccas et pins s’épanouissent au milieu des ruines d’une cité où tout reste encore à découvrir puisque seulement 1,8% des constructions ont été mises en lumière. Face à un tel spectacle, le terme civilisation prend tout son sens. Nous avons beau avoir scruté l’horizon dans l’espoir de voir apparaître une De Lorean pour nous ramener quelques siècles en arrière, le retour dans le passé ne sera pas possible. Mais l’imagination, ça marche bien aussi et ce site est particulièrement un bon terreau pour lui permettre de grandir et de recréer la vie au milieu de ces vieilles pierres !

Encore une fois seuls, nous imaginons une ville grouillante de vie il y a un peu plus de 1000 ans...

Visite guidée dans la cité ? C'est dans notre article 
"Cantona, merveille de Mesoamérique"

Tout l'album photo est ici !

En arrivant à Puebla par la suite, nous ne pensions pas que nous resterions très longtemps, juste le temps de faire un petit tour en centre-ville pour déguster une des nombreuses spécialités culinaires du coin, faire quelques emplettes de matériel dans ces super magasins qui n’existent que dans les grosses villes… Et puis aussi vite arrivés, aussi vite repartis, nous grimperions de nouveau sur les flancs du Popocatépetl que nous nous étions promis de resaluer de retour à Puebla. Puis finalement, après avoir négocié un bon prix avec le propriétaire d’un camping en pleine ville, ce n’est pas 3 nuits que nous sommes restés mais 6 ou 7 ! L’avantage de stopper quelques jours les moteurs, d’avoir tout à côté, connexion internet, épicerie, tout en ayant la possibilité de souffler et de faire de bonnes rencontres, ça pèse dans la balance. Surtout que nous avons le temps ! Nous avons juste rendez-vous avec la fête des morts à Oaxaca le 31 octobre ! Alors, rien ne sert de réfléchir des heures, quand nous nous sentons bien quelque part. Nous nous sentons un peu comme à la maison pour quelques jours, à prendre de petites habitudes au quotidien, ce que nous apprécions bien en fait. Beaucoup de gens redoutent la routine, elle a du bon souvent, à bonne dose !  

Le temps d'une halte et d'un peu de repos à la Laguna de Achichilca, lac de cratère salé... pour mieux repartir !

Et puis, quand le temps sera venu, nous irons faire la fête à Oaxaca car la fête des morts au Mexique, c’est surtout la fête de la vie ! Il n’y a qu’à voir comment certains ont les yeux qui brillent rien qu’en pensant à toutes ces spécialités sucrées ou salées qui sont préparées pour l’occasion ! Ils ne perdent pas le nord les Mexicains ! 


Hasta luego !

Les Galopères.