Décembre 2016, En route pour 2017, en route pour le Sud !

Notre arrivée dans la péninsule du Yucatán est marquée par nos retrouvailles avec Sébastien, notre pote ariégeois de Whistler, et de Frances, sa blonde, ce qui nous remet la tête dans nos souvenirs neigeux du Canada alors que nous vivons un été à rallonge au Mexique. Eux sont venus chercher le soleil et nous savons bien qu'en cette période de l'année, c'est la saison de la mousson à Whistler avant l'hiver ! Nous passons deux jours tous les 4, savourant les bons côtés de la côte caribéenne car bien sûr qu'il y en a ! L'eau est incroyablement turquoise, le sable incroyablement blanc. La petite station balnéaire de Mahahual reste à taille humaine même si elle est envahie chaque jour par les passagers d'un nouvel énorme paquebot pour vacances « tout compris » ! 

Prêts à embarquer ?!

Le jour de dire "à  bientôt" à Sébastien et Frances qui repartent eux trouver la neige en terre canadienne, chère à nos cœur, Alex ne trouve pas de meilleure idée que de se coincer le dos en voulant ouvrir la caisse à chaussures de skis pour lui faire prendre l'air. Ce n'est pas que nos chaussures de skis macèrent et sentent fort dans cette caisse, c'est plutôt pour éviter que ça le soit ! Mais quelle idée alors de penser à du ski en plein mois de décembre ?!!! Le dos sévèrement coincé, mon homme diminué a besoin de soins et nous trouvons l'adresse d'un chiropracteur à Tulum, quelques 200 kilomètres plus au nord. C'était notre prochaine étape de toute façon, donc allons-y ! Nous avons 1000 kilomètres au compteur, nous n'avons pas de jauge nous vous le rappelons, mais nous connaissons notre voiture, nous savons que nous pouvons joindre Tulum et être à l'heure pour le rdv sans problème !

La route file dans les terres, droite et sans intérêt en arrière plan des plages paradisiaques. A l'approche de Tulum, il nous reste 50 kilomètres tout au plus, Alex m'annonce que ça y est, nous sommes en panne. Le coup de la panne ? Non allez, ce n'est pas drôle là ! Si si, nous sommes à cours de gazole ! Et ça fait un bail que nous n'avons pas refait le plein de notre bidon de secours en plus. Oui, c'est la m... ! Mais Alex se roule sous la voiture, commence à purger le réservoir de gazole pour faire le plein d'une bouteille de 4 litres qui fera office de réservoir. Nous avons beau être en panne de gazole, il reste toujours au moins 20L inutilisables. Petit défaut de fabrication mais ça fera office de réserve aujourd'hui ! Le moteur relié à notre nouveau réservoir en plastique, c'est bon il redémarre ! Cela me rappelle la première fois que nous avions fait démarrer le moteur avec Florent. Même installation de fortune, suffisante, parfaite pour parcourir quelques kilomètres... Verdict 8km ! Quoi, déjà ?????

Il faut refaire le plein !!!! Et Alex file se rouler de nouveau sous la voiture, purge un peu plus du réservoir pour refaire le plein de cette foutue bouteille et nous avançons cette fois de... 6km... C'est qu'elle n'est pas idéale cette installation mais elle donne de l'espoir ! Il semblerait qu'il n'y ait pas de station avant Tulum, ça va être tendu, mais à chaque fois que la voiture redémarre, nous savons que nous nous rapprochons de notre but, en serrant les fesses bien sûr ! Nous nous arrêtons à chaque fois sur le bord de la route, pas dangereuse du tout entre les voitures et les énormes camions qui nous passent sans forcément s'écarter, à plus de 100km/h. Sans parler des fourmis  voraces qui, à un arrêt, nous ont fait la fête ! Pas d'intrus autorisé sur leur territoire. Du coup, pas de pitié et elles s'en donnent à coeur joie pour nous croquer... Au moins 4 fois nous recommencerons l'opération avant d'arriver enfin à une halte qui ressemble à la fin de cette panne. C’est un arrêt pour camionneurs. A peine une palapa, pour se reposer à l'ombre et un comedor, pour se ravitailler la panse. Nous nous voyons déjà demander à un routier si nous pouvons siphonner son réservoir... Mais pas besoin, le propriétaire de la palapa a de la réserve et ramène un bidon de 20L qu'il nous vend une misère ! À croire que c'est du vieux gasoil qui traine depuis des lustres, du temps où le diesel ne valait que 12 pesos le litre (14,63 aujourd'hui). Malheureusement, il ne lui reste plus que ça et nous nous doutons bien que cela va à peine suffire pour remettre le réservoir au niveau 0 (les fameux 20L inaccessibles). 

(Nous aurions bien mis une photo pour illustrer ce doux moment... Mais il se trouve que nous n'avons pas pensé à en faire ! Comme quoi, le coup de la panne, ce n'était vraiment pas prévu !)

Il ne reste plus que 20 kilomètres jusqu'à Tulum. Au pire, si nous tombons en panne de nouveau, nous savons que nous pouvons rouler encore et encore sous la voiture pour vider d'un côté et remplir de l'autre ! Nous désinstallons notre système de fortune, reconnectons les durites au réservoir et c'est parti pour Tulum que nous atteindrons au final sans problème ! Nous complétons le remplissage avec quelques 167L aux 20L rajoutés 20km plus tôt. Ca surprend le pompiste et nous aussi ! Nous n'avions pas fait un plein aussi important depuis que nous avions rempli pour la première fois le réservoir ! Nous étions donc à sec de chez sec ! Et pour finir notre histoire de "pana del tonto", la "panne du con"... Faut savoir que notre seule connerie dans tout ça, c'est d'avoir fait confiance au pompiste mexicain qui a fait le plein la dernière fois ! Au premier clac, il ne s'embête pas, pour lui c'est fini et il retire le pistolet. Il ne le sait pas lui que nous n'avons pas de jauge ! Ce qui fait, qu'un plein plus tard, lorsque le premier clac a retenti, nous avons demandé à continuer à remplir... 30L qu'il a pu encore mettre le pompiste... Ce n'est pas justement ce qui nous a manqué pour arriver à Tulum ?!... 

Bien arrivés à destination !

Tout ça avait bien fini par débloquer le dos d'Alex, forcé à rouler sous la voiture pour vider d'un côté, remplir de l'autre. Vous vous rappelez que c'était pour se rendre à un rdv chez un Chiropracteur que nous avions pris la route ?... Mais faut croire qu'une panne d'essence a plus d'effets positifs qu'une séance puisqu'il s'est réveillé le lendemain le dos douloureux et bloqué de nouveau… La prochaine fois qu'il se coince le dos, j'ai la solution, nous avons juste à tomber en panne d’essence ! 

 Fenêtre photographique parfaite pour éviter la foule !

Retrouvez nos photos des ruines de Tulum dans notre album, avec ou sans la foule ! 

Le dos coincé ou pas, nous voici alors à Tulum. Il ne nous faut malheureusement pas beaucoup de temps pour ressentir une gêne, celle de ne pas nous sentir à notre place. Nous voici à la porte d'entrée de la côte caribéenne mexicaine devenue station balnéaire super développée. C'est le paradis des voisins du Nord et Outre-Atlantique qui, en mal de soleil, viennent véritablement envahir ces lieux en masse, aussi bien par leurs dollars que par leur personne ! Nous ne parlons même pas de Playa del Carmen et nous n'irons même pas oser jeter un œil à Cancún. Il suffit de s'échapper du décor de rêve des plages sur fréquentées et factices pour découvrir la réalité, sur des plages soi disant sauvages peuplées de drôles d'espèces en mal d'adaptation dans le paysage. Poubelles, détritus, ordures, déchets... Un nouvel envers du décor paradisiaque des Caraïbes malheureusement dans lequel nous devons patienter à contre cœur quelques jours dans l'attente de colis. Mal habitués à nous retrouver seuls au beau milieu de cités pré-hispaniques désertes, découvrir Tulum avec la foule nous donne l'impression que nous sommes devenus des êtres humains sauvages. 

Petit coin d'intimité sur la côte caribéenne

Nuit étoilée sous les tropiques

L'arrivée des colis à destination nous permet enfin de partir à la recherche de trésors plus secrets en terre yucateña. En plus des plages de sable blanc et d'eau turquoise, cenotes et cités Mayas font aussi la richesse de la péninsule du Yucatán. Tout près de Valladolid, les deux cenotes de X'Kekén et Samulá, bien que payants, très accessibles et bien fréquentées, ne nous font pas du tout regretter de descendre au petit matin sous la croûte karstique. Puits sacrés chez les Mayas, nous nous trouvons comme dans un autre monde sous la surface où seuls se font entendre le bruit des gouttes et les petits cris stridents des chauves-souris... Tout est calme, à peine éclairé par les rayons du soleil qui peinent à trouver un chemin jusqu'à ce joyau d'eau douce... jusqu'à ce que deux italiens sautent sans discrétion avec l'élégance d'un morse et éclaboussent de tout leur savoir-vivre ce lieu paisible. Nous aurons eu ce petit paradis pour nous tous seuls presque une heure entière. Veinards que nous sommes ! Il est temps maintenant de laisser la place !

 Le cenote de Samulá et son puits de lumière

 Cenote de X'Kekén

C'est au sud de la capitale du Yucatán, Mérida, que nous ferons d'un cenote délaissé notre point de chute pour quelques jours. Mal situé géographiquement puisque trop loin des routes principales, nous nous attendons à tomber sur un trou d'eau croupie lorsque nous descendons les premières marches d'un escalier en mal de rénovation. Plus les marches nous amènent en voyage un peu plus bas, plus le cenote se dévoile. En surface, un dépôt de feuilles en décomposition qui, à grands coups d'éclaboussures disparaît pour nous laisser découvrir à quel point est profond le grand trou bleu. Les derniers rayons du soleil font briller ce bijou naturel où nous nous sentirons comme des rois le temps de concrétiser la nouvelle installation, permanente et solide, de nos panneaux solaires fraîchement reçus ! Au pays où le soleil règne toute l'année en maître, avec une batterie auxiliaire pas au mieux de sa forme, 2 panneaux souples de 80 watts chacun ne seront pas de trop ! Et l'avantage est qu'on dirait presque qu'ils ont été faits pour s'inclure parfaitement dans les dimensions de notre tente de toit ! 

 Notre salle de bain pour quelques jours !

Cette eau douce providentielle, conservée fraîche sous la terre, au cœur d'un pays où l'hiver n'existe pas, devient pour nous à la fois un puits et une salle de bain grand luxe ! Cette eau incroyablement limpide est parfaite pour remplir notre réservoir de 100 litres pour les douches et vaisselles à venir. A chaque voyage avec 10 litres à bout de bras, je réalise que ça grimpe pour remonter de dessous la croûte de la Terre ! Et là, la chaleur étouffante dehors me fait réaliser que c’est moi qui ait de la chance de faire les aller-retour au puits alors qu’Alex est en plein soleil à se brûler le cuir pour installer les panneaux. Je vide mon précieux butin et cours redescendre au frais. Qui va au puits prend aussi son bain du coup par la même occasion ! Sans parler de la session pédicure que tu t’offres en mettant tes pieds à l’eau ! Les petits poissons en mal de peaux mortes se ruent pour savourer leur dîner en me voyant arriver ! Du grand luxe je vous l’avais dit ! 

Plaisir simple de se retrouver sous terre, au frais alors que le soleil cogne dehors

Vous voulez davantage de photos des cenotes ? Découvrez-les dans notre album "Joyaux naturels du Yucatán"

Les panneaux bien collés, les fils bien fixés, nous quittons notre cenote secret par sa piste caillouteuse. Tout roule parfaitement jusqu’à entendre un pff régulier dont le rythme accélère avec notre vitesse. Tiens donc, ça nous suit et c’est indécrottable ! Incroyable ! Après plus de deux ans et demi sur les routes américaines, cela ne nous était jamais arrivé ! Première crevaison mais elle est gaillarde puisque son origine est une fissure dans le flanc du pneu. Nous ne sommes pas mécontents d’avoir deux roues de secours du coup, le temps de trouver un mécano qui trouvera la bonne réparation. Il y a beaucoup de chance que le pneu soit condamné à rester un pneu de tête, toujours à l’avant par la suite, là où il sera moins sollicité lors des gonflages/dégonflages et des variations de pistes. Après 2 ans et demi sur les routes, chacun avec 70 000 kms dans les pattes, c’est bien normal que nos pneus s’usent. Mais en particulier au Mexique, les freinages intempestifs dus aux topes, les ralentisseurs mexicains, pas toujours indiqués, sont un important facteur d’usure !

 Pour notre première, elle est pas belle notre crevaison ?

Le pneu changé et chargé sur le porte-roues, nous prenons la route vers Mayapan. Elle fut la capitale du Yucatán de 1200 à 1400 ans après JC. Bien différente de Tulum (où nous avons posé les pieds) et de Chichen Itzá (Où nous ne poserons pas les pieds…), il se trouve que nous sommes… presque seuls de nouveau ! Nous retrouvons avec plaisir cette sensation que le lieu a une âme. Le calme et le silence aident notre imagination à reconstruire le lieu et à donner de la vie à ces bâtiments chargés d’histoire maya. 

 Mayapán, ancienne capitale politique Maya du Yucatán pour nous tous seuls

Toutes nos photos de Mayapán sont dans notre album 

C’est notre dernier coup de cœur au Yucatán avant de rejoindre Mahahual de nouveau. Ce n’est pas vraiment ce que nous avions imaginé pour terminer notre « tour » de la péninsule, mais il nous fallait absolument revenir à Mahahual ! Toutes les raisons étaient bonnes, en particulier celle de retrouver les délicieuses tortas d’Arturo, El Salsero Mayor ! En étant autant en manque de l’autre côté du Yucatán, vous comprendrez que sa cuisine, c’est vraiment quelque chose ! Et la liste des bonnes adresses mexicaines s’allonge encore, et encore ! 

 Tranquille Mahahual au coucher du soleil

Toutes les photos de Mahahual sont dans notre album 

Bon, c’est vrai que nous n’avons pas fait 300 kilomètres que pour des tortas (quoique ???...). Notre court séjour à Mahahual nous avait laissés sur notre faim. Vous allez dire « quoi ?! Encore de la cuisine ?! » Il se trouve que cette petite station balnéaire au sable blanc et à l’eau turquoise, bref, les Caraïbes telles que nous en avons tous une idée, abrite à quelques centaines de mètres de la plage une barrière de corail. Avec le dos d'Alex tout cassé la dernière fois, je nous voyais mal sortir le kayak et pagayer avec un équipier de travers ! Depuis, de l’eau a coulé dans les cenotes et il est temps de larguer les amarres moussaillon et de jouer aux sirènes au milieu des poissons multicolores et des coraux ! A Mahahual, nous sommes aussi au pays des ananas. En manque de mangues depuis quelques mois puisque ce n’est plus la saison, passer à un régime d’ananas sucré au petit déjeuner, ça fait partie des petits bonheurs de Mahahual ! Si jamais nous étions en manque de fibres, nous n’avons aujourd’hui plus de problèmes ! Je vous garantie, notre transit va très bien !

Promenons nous au milieu de la barrière de corail  

 Une de nos nombreuses rencontres sous-marines

Un autre point positif de ce coin des Caraïbes, c’est ce petit bout de plage qui fait office de camping où nous nous sentions déjà bien. Quand on se sent un peu à la maison, ben on a envie d’inviter ! Nous nous attachons très vite à notre voisin de tente, Don, soixantenaire à moto en provenance de l’Idaho. Nous passons des journées entières à discuter sous le soleil ou les grosses averses tropicales. Et c’est là que nous avons donné rendez-vous à Valentin et Lætitia. C’est le rédacteur en chef de Mondial 4x4 que nous avons en commun qui nous a mis en lien, et nous avons beaucoup apprécié que nos chemins se croisent. Partis d’Amérique du Sud il y a un an, ils vont vers ces contrées que nous avons quittées il y a quelques temps, tandis que nous rejoignons bientôt les terres qu’ils ont laissées derrière eux. Et c’est là qu’arrivent Baptiste, Odile et Lilou, originaires du Béarn et qui les suivaient de près. Le temps est au partage des voyages, des expériences et forcément à celui des bonnes adresses ! Donc, vous savez quoi ? Ben nous sommes allés manger tous ensemble chez Arturo ! Après 10 jours à Mahahual, il serait temps que nous reprenions la route mine de rien… Même quand nous savons qu’ils ne sont que des « à bientôt », les "au-revoir" prennent du temps ! 

Rencontres sous les tropiques !

Sur la route du Chiapas, nous prenons un grand plaisir à retrouver des cités mayas un peu délaissées. Becán, Xpujil valent sûrement autant que leur voisine Calakmul dont le prix nous avait fait peur. 2 cités pour la moitié du prix de l’autre, nous ne sommes pas longs à nous décider ! Nous prendrons le pack « cités délaissées » ! Et c’est sans regret vu la surprise que nous avons ! 

 Les 3 hautes et impressionnantes tours de Xpuhil qui connut son apogée entre 500 et 800 après JC

Xpuhil en images ? C'est ici !

A 10kms de Xpujil, Becán et sa pyramide de 32 mètres de haut, parfait promontoire pour communiquer avec les dizaines de cités environnantes

Retrouvez toutes nos photos de "Becán, la Magnifique"

Il n’y a plus qu’à rejoindre ensuite Palenque où nous étions passés rapidement un mois auparavant. Nous avions pris nos marques, nous les retrouvons avec plaisir ! Et fatigués de la route, nous nous endormons en souriant sous la berceuse des singes hurleurs, pensant à tous ces bons moments encore à venir au Chiapas ! Nous allons quitter d’ici quelques jours le Mexique avec la certitude que nous y reviendrons !

Nous vous envoyons une grosse bise de Palenque et vous souhaitons à tous un très Joyeux Noël et une très Bonne Année à venir !

A l’année prochaine !

Les Galopères. 

https://goo.gl/photos/aZM94ZCrYTBP1uJi7
 Pour bien terminer l'année, partez explorer Palenque !


Novembre 2016, Croquer la vie à la mode mexicaine !


Juste avant de sauter à pieds joints dans le mois de Novembre, notre halte à Puebla ne pouvait que se terminer par un dernier rendez-vous en altitude ! Nous nous étions promis d'aller saluer de nouveau le fameux Popocatépetl qui fume inlassablement. Toujours aussi fascinés, nous grimpons jusqu'à ses pieds, au Paso de Cortès, là où il n'est pas possible d'aller plus loin. Depuis 1994, son accès est interdit et les caprices du volcan sont fréquents. Quand on pense que le propriétaire du camping où nous étions nous racontait qu'il y avait auparavant un lac dans le cratère dans lequel il allait faire du canoé avec son groupe de scouts dans le temps... Aujourd'hui, un lac de lave a remplacé le lac d'eau et, en dormant au Paso de Cortès, il suffit se sortir le nez dehors pendant la nuit et savourer les 0°C qui règnent là pour se rendre compte que l'incandescence de la lave illumine la nuit au niveau du cratère ! 

Magnificience d'un géant de feu de 5426m qui parait si tranquille...

Nous ne pourrons pas grimper en haut du Popo interdit, ni même au sommet de l'Iztaccíhuatl, son voisin tout proche, éteint quant à lui. Bien que tentant, les deux volcans culminent à plus de 5000 mètres et un peu plus d’acclimatation serait nécessaire... Nous manquons de temps puisque nous avons rendez-vous avec la fête des morts à Oaxaca quelques jours plus tard, mais cela ne nous empêche pas de grimper sur les flancs de l'Izta où la vue sur le Popo est incroyable. Sur le chemin, de nombreux mexicains nous trouvent bien légers tandis qu'ils sont, quant à eux, chargés de lourds sacs. L'ascension des 5230 mètres du volcan éteint se fait le plus souvent en deux jours, avec une nuit dans un refuge. Le manque d’oxygène met tout le monde au même niveau, chaque pas un peu plus haut est plus difficile que le précédent mais pour les mexicains, même épuisés, ce cheminement ressemble à un véritable acte de foi. Nous sommes très heureux d’évoluer sur le chemin avec eux, ils s'encouragent les uns les autres, se bénissent aussi. Même si la souffrance de l’ascension marque leur visage, ils savent pertinemment ce qu'ils vont trouver là-haut. 

Ascension de l'Iztaccíhuatl, volcan dans la brume

A chaque pas, un peu plus près du sommet

De notre côté, nous avons beaucoup de plaisir à nous rendre compte que nous nous sentons bien en fait à 4500 mètres. Il nous faudra revenir pour faire l'Izta sans aucun doute, une autre fois, mais ce sera dans plusieurs années maintenant ! En attendant, nous profitons de nos derniers moments en altitude. Nous découvrons que les mexicains mettent ici énormément l'accent sur le plaisir procuré par le fait d'être en montagne, un environnement qui éveille nos 5 sens et nous rapproche de nous mêmes... Nous le savons si bien que nous redoutons presque de devoir retourner bientôt plus bas en altitude alors que nous nous sentons si bien chez nous ici. De toute façon, dès que nous faisons le choix de rester au moins deux jours quelque part, ça veut tout dire ! C'est que nous y sommes bien ! Mais tant de belles choses nous attendent à Oaxaca. En route !

Ah Ah !

Toutes les photos sont dans notre album 

Nous ne nous faisions qu'une vague idée de ce que pouvait être la fête des morts au Mexique. Mais nous pouvons confirmer que c'est vraiment à vivre ! Et Oaxaca est une ville parfaite pour savourer ce moment de joie, de vie ! C'est impressionnant de voir à quel point le Mexique a mauvaise réputation en terme de sécurité... Oaxaca se trouve être une des villes les plus sûres du Mexique. Nous nous y retrouvons à un moment où l'effervescence de la foule pourrait conduire à des débordements... Il n'en est rien et Oaxaca s'anime de partout car c'est un moment important pour célébrer la vie. Les vivants rendent hommage aux morts en déposant sur leurs tombes une multitude de fleurs et d'offrandes, la musique envahit les rues alors que les visages se parent des couleurs de la mort, chacun devenant catrina ou catrin, squelette bien vivant ! Ils ne se moquent pas de la mort mais la considère comme faisant réellement partie de la vie. Fêter la mort, c'est donc fêter la vie ! Imaginez qu’ici, en sortant du cimetière, nous rentrons dans une fête foraine !

Petite visite au Panthéon, le cimetière de Oaxaca où chacun peut venir "en balade"

Mettre un peu "de vie" sur les tombes

Et surtout, sourire à la vie !

Nous en prenons plein les yeux, plein les oreilles et forcément plein le nez et la bouche en se promenant dans les rues mais surtout au marché. Chaque journée que nous passons au Mexique est une invitation à devenir épicurien. Célébrer la vie, ça commence par se faire plaisir ! Nous découvrons vite que la cuisine de Oaxaca n'a pas été classée à l'Unesco, au Patrimoine Immatériel de l'Humanité pour rien... Quesadillas à la fleur de courge et au fromage, Tlayudas au filet de bœuf savoureux, Tamales au mole oaxaqueño (LA fameuse sauce au chocolat), nous essayons de goûter de tout, même les Chapulines qui sont des sauterelles grillées, à savourer au piment, au citron ou au poivre ! C'est toujours la même excitation pour nous quand il s'agit de passer à table ! Et ce n'est pas près de changer ici !

Tlayuda, que rica !

 Mole Oaxaqueño, pour un vrai poulet au chocolat !

En dehors de la cuisine, il y a autre chose dont les mexicains peuvent être aussi  fiers : leur culture. Le Mexique est riche à la fois des cultures indigènes et de la culture espagnole et les mexicains sont véritablement fiers de leurs origines même si des discriminations persistent malgré tout. Ils possèdent une histoire et des traditions qu’ils honorent sans cesse au présent. Ensuite, la famille est leur pilier et la joie et les célébrations leurs moteurs. Nous passons vraiment de bons moments dans ce pays et dans certains endroits, nous nous sentons bien moins étrangers qu’en arrivant. Nous allons presque passer 6 mois au Mexique au final et malgré tout, partout où nous passons, nous avons envie de revenir un peu plus longtemps, pour approfondir, mais plus tard ! 

Défilé de Catrinas et Catrins dans les rues de Oaxaca

La fiancée, personnage important des légendes de la Fête des Morts

Se mettre au rythme des défilés qui animent les rues de Oaxaca

Retrouvez toutes nos photos de Oaxaca dans notre album 

Entre nos délicieux repas à Oaxaca, cela ne nous a pas du tout déplu de travailler à la vente de nos calendriers. C’est une très bonne expérience que nous réitèrerons. Nous ressentons le besoin de travailler un peu sur notre route et ce fut un vrai travail ! Une fois les connexions coupées, les ordinateurs fermés, nous avons rejoint les plages de l’Etat de Oaxaca, passant vite les « stations balnéaires » pour arriver tout à fait par hasard sur une plage immense et sauvage. Pas une poubelle, quelques âmes vivantes seulement, un peu secouées par un vent soufflant sans relâche… Et puis rien. Seulement le Pacifique s’éclatant à cœur joie sur la plage. Nous nous sommes dits que pour une tortue, cela ressemblait à l’endroit idéal pour venir déposer en sécurité ses œufs… Il semblerait d’ailleurs que quelques pilleurs de nids se soient baladés là avec des lampes durant la nuit. L’Etat de Oaxaca possède aussi des campements de tortues et malheureusement, cette année, la saison n’est pas très chargée en arrivées… Et la Laúd, la tortue Luth, la plus grande du monde, a encore trop chaud pour venir tremper ses nageoires dans les eaux au large de Oaxaca...

Magnifique plage de Concepción Bamba, si si, c'est son nom !
 
Avec le vent qui règne en maître sur cette plage, il n’est pas étonnant qu’une immense dune se soit formée avec le temps. Un peu de relief et nous sommes heureux ! Par contre, avec le soleil et le vent, le chèche est obligatoire. Complètement protégés, nous partons à l’ascension de la dune. Et là, nous regrettons d’être en sandales. Nous avons négligé nos pieds. Le sable est brûlant et vu notre réaction, nous ne sommes pas prêts de marcher sur la lave à pieds nus ! Nous allons de pierres en pierres en évitant au maximum le sable, puis de touffe d’herbe en touffe d’herbe. Puis le contact avec le sable est une obligation et là… ben faut courir vite dans la pente raide pour essayer de trouver un nouvel ilot pour protéger nos petons ! Nous pouvons dire que nous nous sommes bien cramés les pieds ce jour-là ! Et heureusement, la vue en valait vraiment la peine. Inutile de vous dire qu’à la descente, nous avons évité le mode « tout droit dans la pente de sable » et nous sommes vite allés retrouver le Pacifique pour nous lécher les orteils sensibles ! 

 

Nos orteils sont peut-être endoloris mais nos yeux s'en mettent plein la vue !

En continuant notre route, nous sommes revenus en terre connue puisque nous avons atterri de nouveau à Puerto Arista, au Chiapas. Sans avoir calculé, il se trouve que nous sommes revenus au campement de tortues pile poil au moment de l’éclosion des œufs que nous avions ramassé 45 jours auparavant. Simple hasard ou guidés par une horloge interne parentale ? Toujours est-il que lorsque les petites tortues sont sorties du sable, une à une, aucune ne nous a appelé Papa ou Maman ! Nous étions surtout motivés pour réaliser un petit film sur le travail réalisé au campement de tortues, pour partager ces moments que nous avons vécus mais surtout pour rendre hommage à cette bonne équipe que nous avons été heureux de retrouver. Tout comme ils l’ont été aussi de nous voir arriver ! Mis à part le fait que la chaleur même en novembre est étouffante et sabote beaucoup d’initiatives durant la journée, nous nous sommes vraiment trouvés à notre place. 

De nouvelles naissances sont annoncées chaque jour au campement de tortues de Puerto Arista !

Dernières rondes de nuit sous la pleine lune sur la plage de Puerto Arista

Pour ceux qui veulent lire de nouveau notre article sur le travail effectué au campement de tortues, c'est ici !
 
Et puis, nous avons passé la 5ème vitesse pour traverser vite le Chiapas et rejoindre la péninsule du Yucatán pour retrouver notre copain ariégeois de Whistler et sa blonde pour quelques jours. La route fut longue mais nous avons passé un très bon moment avec eux, à parler du Canada, à siroter des binouzasses en savourant le sud-est de la péninsule qui mérite vraiment le détour. Malheureusement, nous avons mis le cap au nord ensuite pour y récupérer des colis qui trainent malheureusement. Nous prenons conscience qu’il y a des endroits où l’on vient en vacances… et il y a les autres. Nous ne sommes pas en vacances… Tulum, Playa del Carmen ou Cancún, ne sont malheureusement pas pour nous. Heureusement que le Yucatán a aussi des trésors cachés que nous allons chercher à découvrir !

En route pour le Yucatán, les brumes du Chiapas...

Hasta pronto !

Les Galopères.  

Octobre 2016, Fête de notre Automne Mexicain.

Fin septembre, nous arrivions sur la côte Pacifique du Mexique, au Chiapas, tout juste avant la lune noire  du 1er octobre avec laquelle nous n’avions pas spécialement pris rendez-vous… Mais coup de bol, nous étions au bon endroit au bon moment ! Annonciatrice d’une arrivée massive de tortues marines venues pondre sur la plage de leur naissance, c’était pour nous quelque chose que nous n’allions pas manquer ! Bon, l’arrivée n’est pas massive au point que les tortues se retrouvent dans des embouteillages en débarquant sur la plage, mais cela n’empêche pas que ça donne un sacré boulot à toutes ces personnes qui, depuis 1990, travaillent à assurer leur protection dans cet état du Mexique ! Et nous avons décidé de passer quelques temps au campement de tortues de Puerto Arista pour leur donner un coup de main pour récolter les œufs de tortues la nuit sur la plage et libérer les petites tortues à la mer !

Libération des petites tortues en pleine frénésie natatoire

Vous voulez en savoir plus ? Allez découvrir notre article 
"A la rencontre des tortues marines du Chiapas" !

Un peu décalés par ces nuits à sillonner le territoire des tortues, nous essayons ensuite de nous reposer la journée sous le soleil cuisant du Chiapas. Même en octobre, nous continuons à avoir l’impression de suer des litres et des litres d’eau alors que nos corps réclament un peu de fraîcheur qu’est sensée nous apporter l’automne. Nous voyons des photos des uns et des autres, en France, au Canada ou aux États-Unis, qui commencent à sortir leurs doudounes d’automne. Sous ces latitudes tropicales, nous ressentons un peu le manque des 4 saisons, comme un besoin physiologique que notre corps réclame pour pouvoir mieux se reposer. C’est sans parler de ces foutus « jejenes » qu’aucune maille de moustiquaire n’arrête… Les lâches, ils nous attaquent sans bruit et nous offre un souvenir puissamment urticant qui perdure pendant plus d’une semaine. Avec la fatigue et l’irritation, il est temps que nous prenions le large vers des horizons plus frais.

Un petit tour sur la plage et c'est reparti !

Certains rêveraient pour sûr de se retrouver même quelques minutes sur ces plages que nous fréquentons, mais derrière le décor, il y a aussi la réalité de les vivre au quotidien. Et croyez-nous, ce ne sont pas des vacances ! Peut-être que notre sentiment amer vient surtout du fait qu’en ce mois d’octobre, des pannes se déclarent les unes après les autres dans notre petit chez nous. Le panneau solaire que nous utilisions en permanence sous le soleil mexicain a cassé et ne peut plus fonctionner, notre batterie auxiliaire montre plus que des signes de faiblesse alors qu’elle était sensée durer 10 ans. Sans parler de notre chauffage auxiliaire Eberspächer dont le diagnostic n’est pas très bon alors que nous avons changé juste avant l’hiver le système défaillant. Et pour finir, nos deux batteries moteur, changées au Canada il y a tout juste 2 ans, semblent rendre l’âme elles-aussi.

Nous pensions être équipés pour partir des années sur les routes sans avoir de problème. Nous ne pouvons plus aujourd’hui nous permettre de changer tout ce matériel, sachant que nous faisons des économies sur nos économies en vue de nos projets futurs… C’est qu’au bout de la route, il va falloir la gagner la résidence permanente canadienne ! Nous essayerons de faire les réparations que nous pouvons faire et si elles ne sont pas faisables, nous ferons sans. Nous pouvons qualifier certaines pannes comme étant des pannes de « confort ». Ce « confort » va nous manquer mais nous nous adapterons ! Ça va avec le fait de faire une lessive dans la rivière par exemple ! Nous n’avions pas de machine à laver mais comme il n’existe pas de petites économies, un tour de moins à la laverie, c’est toujours ça de gagné pour la suite ! Et puis, ça nous rappelle la Norvège et nos journées lessive. Nous n’étions pas encore devenus des adeptes des laveries automatiques à ce moment là ! Et vous savez le meilleur dans tout ça !? C’est qu’en même temps que la lessive, nous prenons notre bain dans l’eau fraiche ! Et ça, c’est vraiment bon ! 

Notre havre de paix en grimpant sur les hauteurs de Veracruz

Après avoir quitté la côte Pacifique au Chiapas, nous avons pris la direction de l’état de Veracruz, sur la côte Atlantique. Pour la première fois depuis que nous avons quitté Montréal, nous nous retrouvons du côté Est du continent américain. La côte est magnifique, sauvage et la jungle profondément verte. Après quelques jours à camper sur la plage, il est temps que nous prenions de l’altitude. Nous avons notre dose de plage et de chaleurs humides ! Évitant complètement Veracruz, ses immeubles et ses plages sur fréquentées, nous nous retrouvons vite en altitude, dans l’arrière pays où nous trouvons enfin l’automne ! Et nous nous établissons quelques jours sur les flancs de l’ancien volcan Cofre de Perote qui culmine à 4282 mètres. 

Le Cofre de Perote, traduit littéralement le "Coffre de Perote", se dégage des nuages...

Nous nous doutions bien qu'une fois les nuages dissipés, la vue serait magnifique !

Nous trouvons enfin du repos et de la douceur pour nos corps et nos esprits après un petit temps d’acclimatation. Même la nature nous souhaite la bienvenue avec une poussée de bolets qui finissent forcément dans notre poêle, en omelette ! Le temps semble s’être arrêté dans les villages suspendus aux pentes du volcan, ils ne courent pas après les choses, ils vivent au rythme de leurs besoins quotidiens. La fraîcheur de ce mois d’octobre favorise la récolte de bois à travers la montagne et de lourdes bûches viennent charger le dos solides des petites mules mexicaines que nous croisons sur les pistes. 

Sur le chemin du Cofre de Perote, il est là l'Orizaba, le plus haut volcan du Mexique (5670m) !

Ce retour sur le haut plateau mexicain est un immense plaisir. Rien que la vue sur les plus hauts volcans du Mexique est déjà époustouflante. Alors les volcans en toile de fond de la cité précolombienne isolée de Cantona qui fut l’une des plus grandes cités du Mexique dans les années 600 à 900 après JC, c’est tout simplement grandiose ! Il y a pour sûr des sites immanquables dans la longue liste des sites touristiques mexicains comme la fameuse cité de Teotihuacán. Depuis le Canada, nous avons appris à gérer la frustration de ne pas pouvoir aller partout, de ne pas pouvoir tout découvrir. Il nous faudrait 10 vies de toute façon pour cela ! Et encore ! Alors nous n’irons pas à Teotihuacán et nous avons fait le choix d’aller là où peu de gens vont se perdre. Et notre surprise fut immense et mémorable ! 

Voyage dans le temps dans la magnifique cité de Cantona

C’est une cité magnifique. Yuccas et pins s’épanouissent au milieu des ruines d’une cité où tout reste encore à découvrir puisque seulement 1,8% des constructions ont été mises en lumière. Face à un tel spectacle, le terme civilisation prend tout son sens. Nous avons beau avoir scruté l’horizon dans l’espoir de voir apparaître une De Lorean pour nous ramener quelques siècles en arrière, le retour dans le passé ne sera pas possible. Mais l’imagination, ça marche bien aussi et ce site est particulièrement un bon terreau pour lui permettre de grandir et de recréer la vie au milieu de ces vieilles pierres !

Encore une fois seuls, nous imaginons une ville grouillante de vie il y a un peu plus de 1000 ans...

Visite guidée dans la cité ? C'est dans notre article 
"Cantona, merveille de Mesoamérique"

Tout l'album photo est ici !

En arrivant à Puebla par la suite, nous ne pensions pas que nous resterions très longtemps, juste le temps de faire un petit tour en centre-ville pour déguster une des nombreuses spécialités culinaires du coin, faire quelques emplettes de matériel dans ces super magasins qui n’existent que dans les grosses villes… Et puis aussi vite arrivés, aussi vite repartis, nous grimperions de nouveau sur les flancs du Popocatépetl que nous nous étions promis de resaluer de retour à Puebla. Puis finalement, après avoir négocié un bon prix avec le propriétaire d’un camping en pleine ville, ce n’est pas 3 nuits que nous sommes restés mais 6 ou 7 ! L’avantage de stopper quelques jours les moteurs, d’avoir tout à côté, connexion internet, épicerie, tout en ayant la possibilité de souffler et de faire de bonnes rencontres, ça pèse dans la balance. Surtout que nous avons le temps ! Nous avons juste rendez-vous avec la fête des morts à Oaxaca le 31 octobre ! Alors, rien ne sert de réfléchir des heures, quand nous nous sentons bien quelque part. Nous nous sentons un peu comme à la maison pour quelques jours, à prendre de petites habitudes au quotidien, ce que nous apprécions bien en fait. Beaucoup de gens redoutent la routine, elle a du bon souvent, à bonne dose !  

Le temps d'une halte et d'un peu de repos à la Laguna de Achichilca, lac de cratère salé... pour mieux repartir !

Et puis, quand le temps sera venu, nous irons faire la fête à Oaxaca car la fête des morts au Mexique, c’est surtout la fête de la vie ! Il n’y a qu’à voir comment certains ont les yeux qui brillent rien qu’en pensant à toutes ces spécialités sucrées ou salées qui sont préparées pour l’occasion ! Ils ne perdent pas le nord les Mexicains ! 


Hasta luego !

Les Galopères. 

Cantona, la merveille de Mésoamérique


La première chose que nous avons énormément apprécié en arrivant à Cantona, c’est son climat. Comme elle est située sur le haut plateau mexicain, à 2500 mètres d’altitude, il y fait frais et sec. Cette terre est malgré tout considérée comme un « malpaís », un « badland », bref une mauvaise terre et pourtant, à son apogée en terme de population, entre 600 et 900 après JC, cette magnifique cité comptait entre 80 000 et 100 000 personnes. 



Le travail de restauration de la cité n’a commencé que dans les années 1990 et chaque année, l’archéologue Ángel Garcia Cook et son équipe, continuent d’explorer cette ville mystère dont seulement 1,8% sont dévoilés aujourd’hui. Quand nous regardons tout autour, il est évident que la forêt de yuccas qui s’étend à perte de vue cache des kilomètres carrés de ruines encore enfouies. 


Il est clairement établi aujourd’hui que Cantona ne peut être comparée à aucune autre cité de Mesoamérique. Teotihuacán pourrait l’égaler en terme d’urbanisme et de complexité architecturale. Mais il est sûr que Cantona est unique en son genre car elle est reconnue aujourd'hui comme étant la plus grande et la plus complexe. Malgré son établissement sur un terrain rocailleux et hostile, produit d’un déversement de lave volcanique, celui-ci a offert toutefois d’abondantes ressources naturelles favorables au développement de la cité. 



Ce qui fait une de ses particularités, ce sont ses constructions. Ils n’ont utilisé ni ciment ni mortier pour édifier la cité. Elle possède un très important système de voies de communication (4000 rues) et d’unités résidentielles (8000), toutes séparées par des murs. Un immense centre civique et religieux domine la cité qui possédait de nombreux quartiers, chacun possédant lui aussi son propre centre civique et religieux. Ont été aussi découverts 27 terrains de jeu de balle et un nombre incalculable de petites places avec chacune au moins une pyramide. 



La présence aux alentours de gisements d’obsidienne noire en particulier a offert à cette cité la possibilité de progresser de manière exponentielle à des fins commerciales, sociales, technologiques et en terme d’urbanisation. La position géographique de Cantona a énormément favorisé son contrôle sur le commerce entre le Haut Plateau Central et les côtes du Golfe du Mexique.

 



En se promenant à travers les rues et les constructions restaurées, il n’est pas dur d’imaginer l’ampleur de cette cité. Le calme règne aujourd’hui, les pins et les yuccas ont pris possession des lieux et nous donne l’impression d’être dans un immense et magnifique jardin en terrasses. Il devait régner dans le temps une telle effervescence et nous aimerions bien, pour quelques secondes, s’y retrouver pour découvrir à quoi elle ressemblait. 



Dans cette immense ville, aux vues des investigations archéologiques toujours en cours, il est encore impossible de définir quel type de civilisation vivait entre ces murs. Les échanges étaient tels qu’ont été retrouvés des influences de toutes les régions du Mexique. Actuellement, alors que l’on cherche à avoir des certitudes en terme de recherche scientifique, ceux qui sont impliqués dans le travail d’investigation archéologique à Cantona se retrouvent continuellement face à de grands mystères.


Il est impossible d’affirmer des vérités sur cette cité, de sa création, 1000 ans avant JC, jusqu’à son déclin, après les années 1000 après JC. Une hausse des températures pourrait avoir entraîné une grande période de sécheresse, obligeant les habitants de Cantona à partir. Des conflits internes pourraient aussi expliquer son déclin car Cantona était impénétrable. Elle a ainsi été abandonnée et non détruite. 



Pendant presque 2000 ans, cette grande cité a régné sur le Mexique, pendant 1000 ans, elle était ignorée de tous et aujourd'hui, après presque 30 ans de recherche, elle n’a encore livré qu’une partie infime de ses secrets !


Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire du Mexique !

www.inah.gob.mx

Toutes nos photos sont dans notre album 
"Cantona, merveille de Mesoamérique
et sur notre page "Voyage en images" !