Novembre 2016, Croquer la vie à la mode mexicaine !


Juste avant de sauter à pieds joints dans le mois de Novembre, notre halte à Puebla ne pouvait que se terminer par un dernier rendez-vous en altitude ! Nous nous étions promis d'aller saluer de nouveau le fameux Popocatépetl qui fume inlassablement. Toujours aussi fascinés, nous grimpons jusqu'à ses pieds, au Paso de Cortès, là où il n'est pas possible d'aller plus loin. Depuis 1994, son accès est interdit et les caprices du volcan sont fréquents. Quand on pense que le propriétaire du camping où nous étions nous racontait qu'il y avait auparavant un lac dans le cratère dans lequel il allait faire du canoé avec son groupe de scouts dans le temps... Aujourd'hui, un lac de lave a remplacé le lac d'eau et, en dormant au Paso de Cortès, il suffit se sortir le nez dehors pendant la nuit et savourer les 0°C qui règnent là pour se rendre compte que l'incandescence de la lave illumine la nuit au niveau du cratère ! 

Magnificience d'un géant de feu de 5426m qui parait si tranquille...

Nous ne pourrons pas grimper en haut du Popo interdit, ni même au sommet de l'Iztaccíhuatl, son voisin tout proche, éteint quant à lui. Bien que tentant, les deux volcans culminent à plus de 5000 mètres et un peu plus d’acclimatation serait nécessaire... Nous manquons de temps puisque nous avons rendez-vous avec la fête des morts à Oaxaca quelques jours plus tard, mais cela ne nous empêche pas de grimper sur les flancs de l'Izta où la vue sur le Popo est incroyable. Sur le chemin, de nombreux mexicains nous trouvent bien légers tandis qu'ils sont, quant à eux, chargés de lourds sacs. L'ascension des 5230 mètres du volcan éteint se fait le plus souvent en deux jours, avec une nuit dans un refuge. Le manque d’oxygène met tout le monde au même niveau, chaque pas un peu plus haut est plus difficile que le précédent mais pour les mexicains, même épuisés, ce cheminement ressemble à un véritable acte de foi. Nous sommes très heureux d’évoluer sur le chemin avec eux, ils s'encouragent les uns les autres, se bénissent aussi. Même si la souffrance de l’ascension marque leur visage, ils savent pertinemment ce qu'ils vont trouver là-haut. 

Ascension de l'Iztaccíhuatl, volcan dans la brume

A chaque pas, un peu plus près du sommet

De notre côté, nous avons beaucoup de plaisir à nous rendre compte que nous nous sentons bien en fait à 4500 mètres. Il nous faudra revenir pour faire l'Izta sans aucun doute, une autre fois, mais ce sera dans plusieurs années maintenant ! En attendant, nous profitons de nos derniers moments en altitude. Nous découvrons que les mexicains mettent ici énormément l'accent sur le plaisir procuré par le fait d'être en montagne, un environnement qui éveille nos 5 sens et nous rapproche de nous mêmes... Nous le savons si bien que nous redoutons presque de devoir retourner bientôt plus bas en altitude alors que nous nous sentons si bien chez nous ici. De toute façon, dès que nous faisons le choix de rester au moins deux jours quelque part, ça veut tout dire ! C'est que nous y sommes bien ! Mais tant de belles choses nous attendent à Oaxaca. En route !

Ah Ah !

Toutes les photos sont dans notre album 

Nous ne nous faisions qu'une vague idée de ce que pouvait être la fête des morts au Mexique. Mais nous pouvons confirmer que c'est vraiment à vivre ! Et Oaxaca est une ville parfaite pour savourer ce moment de joie, de vie ! C'est impressionnant de voir à quel point le Mexique a mauvaise réputation en terme de sécurité... Oaxaca se trouve être une des villes les plus sûres du Mexique. Nous nous y retrouvons à un moment où l'effervescence de la foule pourrait conduire à des débordements... Il n'en est rien et Oaxaca s'anime de partout car c'est un moment important pour célébrer la vie. Les vivants rendent hommage aux morts en déposant sur leurs tombes une multitude de fleurs et d'offrandes, la musique envahit les rues alors que les visages se parent des couleurs de la mort, chacun devenant catrina ou catrin, squelette bien vivant ! Ils ne se moquent pas de la mort mais la considère comme faisant réellement partie de la vie. Fêter la mort, c'est donc fêter la vie ! Imaginez qu’ici, en sortant du cimetière, nous rentrons dans une fête foraine !

Petite visite au Panthéon, le cimetière de Oaxaca où chacun peut venir "en balade"

Mettre un peu "de vie" sur les tombes

Et surtout, sourire à la vie !

Nous en prenons plein les yeux, plein les oreilles et forcément plein le nez et la bouche en se promenant dans les rues mais surtout au marché. Chaque journée que nous passons au Mexique est une invitation à devenir épicurien. Célébrer la vie, ça commence par se faire plaisir ! Nous découvrons vite que la cuisine de Oaxaca n'a pas été classée à l'Unesco, au Patrimoine Immatériel de l'Humanité pour rien... Quesadillas à la fleur de courge et au fromage, Tlayudas au filet de bœuf savoureux, Tamales au mole oaxaqueño (LA fameuse sauce au chocolat), nous essayons de goûter de tout, même les Chapulines qui sont des sauterelles grillées, à savourer au piment, au citron ou au poivre ! C'est toujours la même excitation pour nous quand il s'agit de passer à table ! Et ce n'est pas près de changer ici !

Tlayuda, que rica !

 Mole Oaxaqueño, pour un vrai poulet au chocolat !

En dehors de la cuisine, il y a autre chose dont les mexicains peuvent être aussi  fiers : leur culture. Le Mexique est riche à la fois des cultures indigènes et de la culture espagnole et les mexicains sont véritablement fiers de leurs origines même si des discriminations persistent malgré tout. Ils possèdent une histoire et des traditions qu’ils honorent sans cesse au présent. Ensuite, la famille est leur pilier et la joie et les célébrations leurs moteurs. Nous passons vraiment de bons moments dans ce pays et dans certains endroits, nous nous sentons bien moins étrangers qu’en arrivant. Nous allons presque passer 6 mois au Mexique au final et malgré tout, partout où nous passons, nous avons envie de revenir un peu plus longtemps, pour approfondir, mais plus tard ! 

Défilé de Catrinas et Catrins dans les rues de Oaxaca

La fiancée, personnage important des légendes de la Fête des Morts

Se mettre au rythme des défilés qui animent les rues de Oaxaca

Retrouvez toutes nos photos de Oaxaca dans notre album 

Entre nos délicieux repas à Oaxaca, cela ne nous a pas du tout déplu de travailler à la vente de nos calendriers. C’est une très bonne expérience que nous réitèrerons. Nous ressentons le besoin de travailler un peu sur notre route et ce fut un vrai travail ! Une fois les connexions coupées, les ordinateurs fermés, nous avons rejoint les plages de l’Etat de Oaxaca, passant vite les « stations balnéaires » pour arriver tout à fait par hasard sur une plage immense et sauvage. Pas une poubelle, quelques âmes vivantes seulement, un peu secouées par un vent soufflant sans relâche… Et puis rien. Seulement le Pacifique s’éclatant à cœur joie sur la plage. Nous nous sommes dits que pour une tortue, cela ressemblait à l’endroit idéal pour venir déposer en sécurité ses œufs… Il semblerait d’ailleurs que quelques pilleurs de nids se soient baladés là avec des lampes durant la nuit. L’Etat de Oaxaca possède aussi des campements de tortues et malheureusement, cette année, la saison n’est pas très chargée en arrivées… Et la Laúd, la tortue Luth, la plus grande du monde, a encore trop chaud pour venir tremper ses nageoires dans les eaux au large de Oaxaca...

Magnifique plage de Concepción Bamba, si si, c'est son nom !
 
Avec le vent qui règne en maître sur cette plage, il n’est pas étonnant qu’une immense dune se soit formée avec le temps. Un peu de relief et nous sommes heureux ! Par contre, avec le soleil et le vent, le chèche est obligatoire. Complètement protégés, nous partons à l’ascension de la dune. Et là, nous regrettons d’être en sandales. Nous avons négligé nos pieds. Le sable est brûlant et vu notre réaction, nous ne sommes pas prêts de marcher sur la lave à pieds nus ! Nous allons de pierres en pierres en évitant au maximum le sable, puis de touffe d’herbe en touffe d’herbe. Puis le contact avec le sable est une obligation et là… ben faut courir vite dans la pente raide pour essayer de trouver un nouvel ilot pour protéger nos petons ! Nous pouvons dire que nous nous sommes bien cramés les pieds ce jour-là ! Et heureusement, la vue en valait vraiment la peine. Inutile de vous dire qu’à la descente, nous avons évité le mode « tout droit dans la pente de sable » et nous sommes vite allés retrouver le Pacifique pour nous lécher les orteils sensibles ! 

 

Nos orteils sont peut-être endoloris mais nos yeux s'en mettent plein la vue !

En continuant notre route, nous sommes revenus en terre connue puisque nous avons atterri de nouveau à Puerto Arista, au Chiapas. Sans avoir calculé, il se trouve que nous sommes revenus au campement de tortues pile poil au moment de l’éclosion des œufs que nous avions ramassé 45 jours auparavant. Simple hasard ou guidés par une horloge interne parentale ? Toujours est-il que lorsque les petites tortues sont sorties du sable, une à une, aucune ne nous a appelé Papa ou Maman ! Nous étions surtout motivés pour réaliser un petit film sur le travail réalisé au campement de tortues, pour partager ces moments que nous avons vécus mais surtout pour rendre hommage à cette bonne équipe que nous avons été heureux de retrouver. Tout comme ils l’ont été aussi de nous voir arriver ! Mis à part le fait que la chaleur même en novembre est étouffante et sabote beaucoup d’initiatives durant la journée, nous nous sommes vraiment trouvés à notre place. 

De nouvelles naissances sont annoncées chaque jour au campement de tortues de Puerto Arista !

Dernières rondes de nuit sous la pleine lune sur la plage de Puerto Arista

Pour ceux qui veulent lire de nouveau notre article sur le travail effectué au campement de tortues, c'est ici !
 
Et puis, nous avons passé la 5ème vitesse pour traverser vite le Chiapas et rejoindre la péninsule du Yucatán pour retrouver notre copain ariégeois de Whistler et sa blonde pour quelques jours. La route fut longue mais nous avons passé un très bon moment avec eux, à parler du Canada, à siroter des binouzasses en savourant le sud-est de la péninsule qui mérite vraiment le détour. Malheureusement, nous avons mis le cap au nord ensuite pour y récupérer des colis qui trainent malheureusement. Nous prenons conscience qu’il y a des endroits où l’on vient en vacances… et il y a les autres. Nous ne sommes pas en vacances… Tulum, Playa del Carmen ou Cancún, ne sont malheureusement pas pour nous. Heureusement que le Yucatán a aussi des trésors cachés que nous allons chercher à découvrir !

En route pour le Yucatán, les brumes du Chiapas...

Hasta pronto !

Les Galopères.